C'est fou comme la vie parfois s'accélère et comme, alors qu'on avait du temps à revendre, on se retrouve à courir après ! Mais pour une fois, ça n'est franchement pas pour me déplaire ! Entre cours divers, rendez-vous APEC et formations, la régularité de mon blog s'en ressent : pardon pardon !
Me voilà donc, avec aujourd'hui une petite réflexion philosophique que je me suis récemment faite suite à un cours avec l'un de mes jeunes élèves. En sixième avec quelques difficultés en Français, je lui explique quelques bases de la construction d'une phrase (qu'il fait d'ailleurs particulièrement bien à l'oral) et notamment, les notions à ne pas confondre : la nature d'un mot (nom, adjectif, verbe, adverbe...) et sa fonction dans la phrase (sujet, complément d'objet direct, complément circonstanciel de lieu...). Le pauvre a tendance à nous mélanger tout ça pour nous donner du "le nom de la phrase" à la place de la fonction de sujet ou un complément d'objet direct lorsqu'il s'agit en fait d'un complément du nom... Bref, c'est le fouillis dans sa tête et ça se comprend bien ! Parce qu'au final, je ne crois pas qu'il soit le seul à confondre les deux termes.
Le grand bazar des métiers-passions
Dans le domaine de la recherche, le métier choisi ne l'a généralement pas été par analyse des compétences acquises au cours du temps, ni par étude du marché de l'emploi : la plupart du temps, un bac +3, +5 ou +8 universitaire a fait ses études par envie, par amour, par passion, parce que le sujet lui plaisait, parce qu'on lui vendait (aussi, un peu, hein, quand même) du rêve. Il a donc mis de sa personne dans le choix de ses études : ce sont ses convictions, ses valeurs qui l'ont conduit jusqu'à l'obtention de son diplôme. Dans le master, puis dans la thèse, c'est la rage d'y parvenir qui pousse encore plus loin l'étudiant, qui sacrifie régulièrement un week-end familial pour un week-end de rédaction ou de lecture de publi...
La vie personnelle est intimement mêlée à la vie professionnelle, si bien que la frontière entre les deux n'existe plus vraiment, d'autant que ce n'est pas vraiment un travail que l'on fait, et plus tout à fait une formation non plus. Et bim, nature et fonction sont confondues. Et à la fin de la thèse, quand on nous demande de faire notre fiche LinkedIn ou notre carte de visite ou de bêtement répondre à la question "tu fais quoi dans la vie ?", on se retrouve tout couillon, parce que docteur, ben, c'est un statut, pas un métier, et chercheur, beh on ne l'est pas vraiment, ou en tout cas, on n'est pas forcément reconnu encore comme tel.
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Oué, un combat contre soi-même, en somme ^^ |
La vie personnelle est intimement mêlée à la vie professionnelle, si bien que la frontière entre les deux n'existe plus vraiment, d'autant que ce n'est pas vraiment un travail que l'on fait, et plus tout à fait une formation non plus. Et bim, nature et fonction sont confondues. Et à la fin de la thèse, quand on nous demande de faire notre fiche LinkedIn ou notre carte de visite ou de bêtement répondre à la question "tu fais quoi dans la vie ?", on se retrouve tout couillon, parce que docteur, ben, c'est un statut, pas un métier, et chercheur, beh on ne l'est pas vraiment, ou en tout cas, on n'est pas forcément reconnu encore comme tel.
Et même encore, après mon post-doctorat, donc une expérience officielle de chercheur, il m'était difficile de dire "je suis chercheuse", n'étant plus en poste. Peut-être que ça ne vient que de moi, je ne sais pas trop ; les autres Docs et Docs en Stock, qu'en dites-vous ?
La difficulté de rentrer dans cet autre monde du travail
Du coup, démarrer sa recherche d'emploi en dehors du système de la recherche publique sans trop savoir quoi taper dans le moteur de recherche, ce n'est pas facile. Avoir son premier rendez-vous Pôle-Emploi non plus, surtout quand on vous presse de questions et qu'en 30 minutes, on finit par vous dire "faites une formation dans l'informatique, hein, oui, hein, c'est bien ça". Hum.
J'ai essayé de parler de mes envies, de mes valeurs, de voir si l'on ne pouvait pas trouver quelque chose qui tourne autour de ça, mais non : Pôle-Emploi vous donne (éventuellement) une fonction, et votre nature importe peu.
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Nan mais on peut peut-être envisager autre chose qu'une reconversion cash-pistache, non ? |
J'ai essayé de parler de mes envies, de mes valeurs, de voir si l'on ne pouvait pas trouver quelque chose qui tourne autour de ça, mais non : Pôle-Emploi vous donne (éventuellement) une fonction, et votre nature importe peu.
J'ai eu du mal à encaisser ça : entre le début de mes études et mon chômage, 10 ans s'étaient écoulés, et foncer tête baissée dans un travail basé uniquement sur la disponibilité d'emplois, c'était un peu négliger tout ça. Heureusement, petit à petit, j'ai rencontré d'autres personnes, comme la Maison de l'Emploi de Tournefeuille (mentionnée dans mon précédent article) et plus récemment l'APEC. J'ai commencé des formations avec des gens capables d'entendre que j'avais une personnalité avant d'avoir des diplômes. Que j'avais une nature non négligeable devant la fonction à réaliser.
Vers une fonction tenant compte de sa nature ?
Je ne pense pas être la seule à être confrontée à ce dilemme. Être soi au boulot ou pas ? Quelle part de sa personnalité faut-il cacher à son employeur et à ses collègues ? Quelle facette ne pas montrer ? Quels côtés mettre en avant ? Peut-on être professionnel tout en étant soi-même ? Pas facile quand on est une personne entière comme moi chez qui c'est tout... ou rien.
Je sais bien qu'on évite les blagues salaces au boulot, qu'on ne parle pas de ses gosses pendant trois heures, ni de sa dernière épilation chez l'esthéticienne : j'ai un sens éthique quand même ^^ Mais taire son Soi jusqu'à dix heures pas jour, ça n'est pas évident, si ?
Et travailler en accord avec ses valeurs ? Être vendeur quand on n'est moins enclin à la consommation de masse ? Être chimiste dans les pesticides quand on mange du bio ? Sans être aussi extrême, il y a forcément des aspects que nous ne validons pas dans notre métier. Jusqu'où vendre son âme pour travailler ? Est-il d'ailleurs nécessaire d'en vendre un peu ? Peut-on être employé et garder toutes ses valeurs ? Ou, pour pousser plus loin l'interrogation, monter sa boîte, est-ce la seule voie permettant de rester soi ?
Allez-y, lâchez-vous : DocLison est un blog et une page Facebook, faits par moi, mais pour vous, pour les autres ! Quelles sont vos réponses à toutes mes questions ? Vos hypothèses ? Est-ce que mes interrogations en soulèvent d'autres ? N'hésitez pas ! Et ça se trouve, on montera ensemble notre boîte de Bisounours heureux ;)
Allez, Grobisou !
Et travailler en accord avec ses valeurs ? Être vendeur quand on n'est moins enclin à la consommation de masse ? Être chimiste dans les pesticides quand on mange du bio ? Sans être aussi extrême, il y a forcément des aspects que nous ne validons pas dans notre métier. Jusqu'où vendre son âme pour travailler ? Est-il d'ailleurs nécessaire d'en vendre un peu ? Peut-on être employé et garder toutes ses valeurs ? Ou, pour pousser plus loin l'interrogation, monter sa boîte, est-ce la seule voie permettant de rester soi ?
Allez-y, lâchez-vous : DocLison est un blog et une page Facebook, faits par moi, mais pour vous, pour les autres ! Quelles sont vos réponses à toutes mes questions ? Vos hypothèses ? Est-ce que mes interrogations en soulèvent d'autres ? N'hésitez pas ! Et ça se trouve, on montera ensemble notre boîte de Bisounours heureux ;)
Allez, Grobisou !