vendredi 19 août 2016

#12 - La vie, c'est tout de suite, dis donc !

Hey mon Ami,

Tout ce temps depuis mon dernier billet. Tant de choses se sont passées, et si peu en même temps.
Attention, billet semi-optimiste, semi-pessimiste, totalement bipolaire - ben oué, paraît que je suis un poil comme ça - !



Il paraît que je suis prof, dis donc !

Pourquoi tout ce temps ? Parce que j'avais beaucoup beaucoup beaucoup d'occupations ! Des cours en pagaille, des projets, des entretiens, des avancées, des réflexions. On récapitule !

Alors, pour rappel, j'ai rejoint en février dernier un grand groupe de cours particuliers. Qui commence par un A avec un logo orange (comme ça, je ne le cite pas ^^). Et comme ça se passait de mieux en mieux, j'ai eu de plus en plus d'élèves, de la 6è à la première année de fac (en biochimie, hein, parce que je ne suis pas Wonderwoman non plus !)

Toutes matières, du primaire à Bac+5 ? Yes of course, I'm Wonder Woman !
Et comme ça se passait toujours bien, j'ai eu des propositions, et notamment celle d'animer des cours de biologie pour des scolarités aménagées : des enfants/ados grands sportifs ou sortis du système traditionnel, encadrés dans un cadre privé, dans de toutes petites classes. Et au moment où je devais dire oui...

... SUSPENS...


... BIM, Pôle-Emploi joue enfin un rôle et une SSII me propose une formation suivie d'un CDI dès juillet, sous réserve d'un bon entretien fin juin (pour info : appel le 1er juin, pour un entretien le 21 juin, formation au 1er juillet... ahahah, faut pas avoir de vie en fait ^^). Du coup, je vais à l'entretien les mains dans les poches de ma robe noire et dorée toute neuve (oui, une robe avec des poches) et je me détends vis-à-vis des 2 recruteuses, puis du directeur de la boîte, alors qu'on est quand même 6 candidats. Je me détends tellement bien que...

... SUSPENS... ("oh, encore ! Rooooh...")

Oh, de l'humour !

... BIM, ils me veulent dès le lendemain. Horreur, malheur, un choix à faire pour l'indécise chronique que je suis !!! 24 heures d'enfer, à comparer, à faire des colonnes de + et de -, à faire des semi-montages financiers, à rire, à pleurer - bipolaire, les gars - à ne pas dormir, pour finalement retourner voir A******* au logo orange et leur dire "bon, moi je veux bien travailler avec vous, mais il me faut des sous, sinon je pars vers le monde merveilleux de l'informatique" ! Et c'est ainsi que...

... SUSPENS... ("nan, mais elle nous les brise avec ses pauses interminables !!!")

Et en plus, elle se gourre, c'est Milou !

... BIM, j'ai dit non à l'informatique. Je vous le redis ? J'ai dit NON A L'INFORMATIQUE !!! Pour beaucoup de raisons, et simplement parce que là, de suite, je ne le sentais pas. Et j'ai suffisamment donné dans le boulot qui fait mal pour ne pas avoir envie d'y replonger de suite.

So... Call me Teacher DocLison right now ! Des cours particuliers, des cours en classe aménagée et même un autre projet dont je ne parlerai qu'en présence de mon avocat... Non, j'déconne, dont je ne parlerai que lorsqu'il sera concrétisé. Suis scientifique et pragmatique, mais un poil superstitieuse, en fait...

Il paraît que la vie d'adulte, c'est pas de tout repos non plus...

L'inconvénient d'être prof, c'est qu'au 14 juillet, on s'ennuie grave. L'inconvénient de s'être cherchée des mois, de se trouver à moitié dans une situation professionnelle et financière instable, c'est qu'on n'est pas beaucoup mieux que la dite situation. L'inconvénient d'avoir fait gaffe à ses dépenses trop longtemps et qu'on se sent sac à patates, c'est qu'on craque en mode grand n'importe quoi. L'inconvénient d'avoir mis beaucoup d'énergie dans tous ces aspects variés, c'est qu'au 14 juillet, on n'en a plus tellement.

Et ce n'est pas du plus glamour, le collant rose moulant, je vous assure. Alors pouf, DocLison a un peu craqué (oui, j'assume à moitié, du coup, je ne mentionne que mon alter ego). Enfin, un peu... Grave craqué ! Les vacances, c'est aussi fait pour ça, n'est-ce pas ? 

Alors (bis) DocLison a eu besoin de temps pour revenir. Et c'est encore en cours, dirons-nous pudiquement. Parler de sa vie tout en retenue quand on a perdu quelques filtres, c'est à éviter. Du coup, je suis un peu moins fo-folle que d'habitude, un peu moins motivée et un peu moins énergique (jet-lag tout pourri). Mais, DocLison is coming back soon : lundi, c'est ma rentrée ! A moi les stages de pré-rentrée pour remettre tout ce petit monde au travail, pour que les gamins sachent de nouveau tenir un Bic, compter jusqu'à 10 et réciter l'alphabet en rotant ! (ah, non, pardon, ce dernier point, c'était un gage pendant les vacances)

Et DocLison a un nouveau credo : la Vie, c'est tout de suite ! Retenez-le bien !!!

Suivez-moi dans les prochains articles qui conteront mes formidables aventures : cette année 2016-2017 s'annonce très riche en projets de tout poil, prévoyez le pop-corn !

Allez, Grobisou !




jeudi 26 mai 2016

#11 - De l'art de confondre nature et fonction, dis donc !

Hey mon Ami,

C'est fou comme la vie parfois s'accélère et comme, alors qu'on avait du temps à revendre, on se retrouve à courir après ! Mais pour une fois, ça n'est franchement pas pour me déplaire ! Entre cours divers, rendez-vous APEC et formations, la régularité de mon blog s'en ressent : pardon pardon !

Me voilà donc, avec aujourd'hui une petite réflexion philosophique que je me suis récemment faite suite à un cours avec l'un de mes jeunes élèves. En sixième avec quelques difficultés en Français, je lui explique quelques bases de la construction d'une phrase (qu'il fait d'ailleurs particulièrement bien à l'oral) et notamment, les notions à ne pas confondre : la nature d'un mot (nom, adjectif, verbe, adverbe...) et sa fonction dans la phrase (sujet, complément d'objet direct, complément circonstanciel de lieu...). Le pauvre a tendance à nous mélanger tout ça pour nous donner du "le nom de la phrase" à la place de la fonction de sujet ou un complément d'objet direct lorsqu'il s'agit en fait d'un complément du nom... Bref, c'est le fouillis dans sa tête et ça se comprend bien ! Parce qu'au final, je ne crois pas qu'il soit le seul à confondre les deux termes.




Le grand bazar des métiers-passions


Dans le domaine de la recherche, le métier choisi ne l'a généralement pas été par analyse des compétences acquises au cours du temps, ni par étude du marché de l'emploi : la plupart du temps, un bac +3, +5 ou +8 universitaire a fait ses études par envie, par amour, par passion, parce que le sujet lui plaisait, parce qu'on lui vendait (aussi, un peu, hein, quand même) du rêve. Il a donc mis de sa personne dans le choix de ses études : ce sont ses convictions, ses valeurs qui l'ont conduit jusqu'à l'obtention de son diplôme. Dans le master, puis dans la thèse, c'est la rage d'y parvenir qui pousse encore plus loin l'étudiant, qui sacrifie régulièrement un week-end familial pour un week-end de rédaction ou de lecture de publi...

Oué, un combat contre soi-même, en somme ^^

La vie personnelle est intimement mêlée à la vie professionnelle, si bien que la frontière entre les deux n'existe plus vraiment, d'autant que ce n'est pas vraiment un travail que l'on fait, et plus tout à fait une formation non plus. Et bim, nature et fonction sont confondues. Et à la fin de la thèse, quand on nous demande de faire notre fiche LinkedIn ou notre carte de visite ou de bêtement répondre à la question "tu fais quoi dans la vie ?", on se retrouve tout couillon, parce que docteur, ben, c'est un statut, pas un métier, et chercheur, beh on ne l'est pas vraiment, ou en tout cas, on n'est pas forcément reconnu encore comme tel.

Et même encore, après mon post-doctorat, donc une expérience officielle de chercheur, il m'était difficile de dire "je suis chercheuse", n'étant plus en poste. Peut-être que ça ne vient que de moi, je ne sais pas trop ; les autres Docs et Docs en Stock, qu'en dites-vous ?

La difficulté de rentrer dans cet autre monde du travail

Du coup, démarrer sa recherche d'emploi en dehors du système de la recherche publique sans trop savoir quoi taper dans le moteur de recherche, ce n'est pas facile. Avoir son premier rendez-vous Pôle-Emploi non plus, surtout quand on vous presse de questions et qu'en 30 minutes, on finit par vous dire "faites une formation dans l'informatique, hein, oui, hein, c'est bien ça". Hum.

Nan mais on peut peut-être envisager autre chose qu'une reconversion
cash-pistache, non ?

J'ai essayé de parler de mes envies, de mes valeurs, de voir si l'on ne pouvait pas trouver quelque chose qui tourne autour de ça, mais non : Pôle-Emploi vous donne (éventuellement) une fonction, et votre nature importe peu.

J'ai eu du mal à encaisser ça : entre le début de mes études et mon chômage, 10 ans s'étaient écoulés, et foncer tête baissée dans un travail basé uniquement sur la disponibilité d'emplois, c'était un peu négliger tout ça. Heureusement, petit à petit, j'ai rencontré d'autres personnes, comme la Maison de l'Emploi de Tournefeuille (mentionnée dans mon précédent article) et plus récemment l'APEC. J'ai commencé des formations avec des gens capables d'entendre que j'avais une personnalité avant d'avoir des diplômes. Que j'avais une nature non négligeable devant la fonction à réaliser.

Vers une fonction tenant compte de sa nature ?

Je ne pense pas être la seule à être confrontée à ce dilemme. Être soi au boulot ou pas ? Quelle part de sa personnalité faut-il cacher à son employeur et à ses collègues ? Quelle facette ne pas montrer ? Quels côtés mettre en avant ? Peut-on être professionnel tout en étant soi-même ? Pas facile quand on est une personne entière comme moi chez qui c'est tout... ou rien.
Je sais bien qu'on évite les blagues salaces au boulot, qu'on ne parle pas de ses gosses pendant trois heures, ni de sa dernière épilation chez l'esthéticienne : j'ai un sens éthique quand même ^^ Mais taire son Soi jusqu'à dix heures pas jour, ça n'est pas évident, si ?



Et travailler en accord avec ses valeurs ? Être vendeur quand on n'est moins enclin à la consommation de masse ? Être chimiste dans les pesticides quand on mange du bio ? Sans être aussi extrême, il y a forcément des aspects que nous ne validons pas dans notre métier. Jusqu'où vendre son âme pour travailler ? Est-il d'ailleurs nécessaire d'en vendre un peu ? Peut-on être employé et garder toutes ses valeurs ? Ou, pour pousser plus loin l'interrogation, monter sa boîte, est-ce la seule voie permettant de rester soi ?

Allez-y, lâchez-vous : DocLison est un blog et une page Facebook, faits par moi, mais pour vous, pour les autres ! Quelles sont vos réponses à toutes mes questions ? Vos hypothèses ? Est-ce que mes interrogations en soulèvent d'autres ? N'hésitez pas ! Et ça se trouve, on montera ensemble notre boîte de Bisounours heureux ;)

Allez, Grobisou !


mardi 19 avril 2016

#10 - Etre sensible, c'est de la sensibilité ou de la sensiblerie, dis donc ?

Hey mon Ami,

Attention, post philosophique au sujet de questions existentielles sur l'Univers, la Vie et le Reste, sans utiliser la réponse 42. Pour les non-geeks ou ceux à qui H2G2 ne parle pas, c'est donc une simple discussion, une réflexion suite à une semaine un peu différente des précédentes... Mais qui n'en restera pas moins drôle, hein, ça reste DocLison qui écrit, faut pas déc***er non plus !

Oh yeaaaah H2G2 :)


But OMFBBQ, what happened last week? 

Ouhla ouhla, on se calme, il n'est rien arrivé d'exceptionnel dans ma vie de professeur-chômeuse (z'êtes optimiste, vous me voyez prof à temps partiel ; z'êtes pessimiste, vous me voyez chômeuse à temps partiel). Mais j'ai eu 1) un entretien à la Maison de la Solidarité et de l'Emploi de ma ville de banlieue toulousaine et 2) deux cours avec deux élèves que j'aime bien, comme chaque semaine, mais dans une ambiance moins happy et détendue qu'habituellement...

What is "La Maison de Machin-Toussa"?

C'est comme une antenne de Pôle-Emploi, sauf que c'est la ville qui finance. Donc pas de conseiller attitré, mais des consultants ; pas d'offres d'emplois collées sur tous les murs, mais des entretiens et des formations disponibles pour trouver sa voie et avoir THE bonne technique pour parvenir à ses fins. C'est gratuit ('fin, non ce sont nos impôts locaux qui financent tout ça), c'est rapide puisque j'ai eu un RDV sous deux jours, et c'est très agréable, comparé à P-E.

Devanture stylée et hypeeeer accueillante de la Maison de Machin-Toussa ^^

Non pas que je crache sur P-E : il y a toujours du monde parce qu'on est en crise économique, les gens ne sont pas toujours patients et pas toujours polis, certains sont même dans une situation catastrophique... Il y a des tensions, de l'angoisse, des attentes : on est pendu aux lèvres de notre conseiller dans l'espoir d'une bonne nouvelle, qui ne vient généralement jamais. Je suis allée quatre fois dans ma vie au Pôle-Emploi : une fois suite au non-renouvellement de mon contrat étudiant lorsque j'étais caissière où on m'a dit "on ne peut être étudiant et allocataire, donc même si vous avez cotisé, vous ne toucherez rien" ; une fois suite à la fin de ma bourse de thèse, où j'ai dit que j'avais déjà un post-doctorat prévu et où on m'a dit "ah beh ça m'arrange, parce que vous comprenez bien que je n'ai rien à vous proposer, ahahah" ; une fois suite à la fin de mon post-doctorat, où on m'a dit "réfléchissez bien, hein, vous avez le temps ; ah mais par contre vous aurez un chômage beaucoup plus faible qu'attendu" ; une dernière fois trois mois après, où on m'a dit "ah mais ma collègue ne vous a pas mise au P-E Cadre ? Ah mais c'est trop tard, je ne peux plus rien faire" (WTF ?). Et depuis, beh... ma conseillère est en arrêt maladie...

Un casse-tête, Pôle-Emploi ? Illustration issue du blog "La Fusion pour les Nuls", c'est dire...

Vous comprenez donc que mon expérience avec eux n'est pas des meilleures. Je ne les déteste pas, ils font un travail pas évident, dans un cadre extrêmement codifié, rempli de lois, de formations aux noms barbares... Mais, j'aimerais signaler quand même à notre Président et notre Ministre du Travail qu'un bon coup de pied dans cette fourmilière et une réorganisation plus structurée et logique de ce système nous ferait à la fois gagner de l'argent et un précieux temps. 'fin c'que j'dis, hein...

Et pour revenir à la Maison...., et bien ce n'est pas ça du tout ! Pas de stress, un homme bien sous tout rapport m'a accueillie à l'heure et, si la conversation a commencé comme tout entretien avec mon CV, mes pistes et mes ambitions, elle a progressivement dévié vers notre rapport au monde du travail, les difficultés, etc. Après avoir validé mes pistes d'emploi, après m'avoir inscrite à une formation d'une journée sur les réseaux professionnels et les réseaux sociaux (high tech la Maison !), après m'avoir félicitée quant à ma mobilité, ma diversité, mes prises de RDV à droite, à gauche et mes entretiens, il en est ressorti que : je ne suis pas la seule à penser qu'il y a quelque chose de pourri au royaume du Dane... euh, dans la République Française !

Et c'est là que je viens au titre de mon post ("oué, Doc, t'abuses, t'en as mis un temps, oué, remboursez nos invitations").

Gné ?

Il s'avère que ce monsieur reçoit régulièrement des personnes avec des chevilles et une tête disproportionnées, des gens demandant beaucoup, se vantant de compétences qu'ils n'ont pas tout à fait. Il se trouve également que lors de la préparation d'un entretien, des personnes de mon entourage m'ont invitée à ne pas trop en dire sur mes compétences, à rester floue, à - limite - mentir ou, en tout cas, enjoliver certains aspects de mon CV.

Pourquoi ? Pourquoi se survendre ? Pourquoi "se la péter" ? Pourquoi est-ce devenu la norme actuelle ? On veut des winners, certes, mais des winners menteurs ?

Je suis honnête, je sais désormais ce que je suis et ce que je vaux, les choses que je peux apporter à une entreprise ou un groupe, quel qu'il soit. Non, je n'ai pas menti à mon entretien ; j'ai même dit "je n'ai pas les compétences techniques pour telle voie, mais des compétences transverses développées, une motivation, une envie et un potentiel considérables". Aurais-je dû dire "Oui, je suis trop balèze, c'est moi la plus mieux de tout le monde dans le monde, prenez-moi et payez moi 45k€" ?

Je refuse de me soumettre à cette règle tacite : je refuse de souffrir ultérieurement d'un syndrôme de l'imposteur, de stresser au quotidien à l'idée que quelqu'un découvre qu'en fait, non, je ne suis pas si exceptionnelle. J'ai déjà tellement ressenti ça auparavant... Je refuse de devenir une ambitieuse telle que je mente, cache mon vrai moi, écrase mon voisin pour gravir les échelons.

"Pas contents, pas contents"

Je suis ambitieuse, si si, mais sensible et empathique. Corporate, aussi : je me donnerai à fond du moment que je crois au projet. Il me faut cette carotte-là : ce n'est ni l'argent, ni le kiff de dépasser mes collègues qui me feront avancer. C'est la Foi en ce que je fais. Suis-je naïve ? Suis-je trop idéaliste ? Suis-je vouée à l'échec parce que je n'ai pas les dents qui rayent le parquet ?

Le consultant en question était tout aussi dépité que moi, mais optimiste : d'après lui, beaucoup d'entreprises se tournent de nouveau vers l'humain et il y aurait de l'espoir pour les gens comme moi. Hum... Je l'espère, car il me semble que cette "prise de conscience" ou, en tout cas, ce refus de l'ambition à tout prix, ne touche pas que moi...

What about your two pupils?

Ah ces deux-là. Deux ados, deux jeunes attachants, à un virage de leur vie.

La première est une jeune demoiselle, pétillante, dynamique, incroyablement réfléchie, mais, pendant difficile de ce trait de caractère, elle manque cruellement de confiance en elle. Et lors d'un cours au sujet de l'Univers (physique-chimie, 2de), où nous avons abordé le fait que la matière est essentiellement lacunaire et qu'il existe des objets infiniment petits (de l'ordre du femtomètre) et des objets infiniment grands (genre, notre galaxie, qui a tout de même un diamètre de l'ordre de cent milliards de milliards de kilomètres...), elle m'a dit : "mais, en fait, nous, on n'est vraiment pas grand chose". Voilà, cette vérité lui pète à la figure en cette belle journée de ses 16 ans. S'en est suivi une discussion qui a largement dépassé le cadre et l'heure du cours, mais tant pis. Devant le flot de questions qu'elle se posait, je ne pouvais pas la laisser en plan. Parce qu'avec cette observation, vient souvent le "mais à quoi on sert ?", le "mais on ne sert à rien", assorti d'un "alors qu'en plus on casse tout et on pollue tout". Elle est allée jusqu'à se dire que nous étions l'espèce dominante du moment, comme le furent jadis les dinosaures, ce qui n'est vraisemblablement pas un gage de pérennité. Pas sûr qu'elle ait bien dormi la nuit !

Le second est un grand et beau garçon, détendu, sportif, motivé mais... qui manque cruellement de confiance en lui. Bon, OK, c'est un aspect de la vie d'ado, mais quand même, devant toutes ses qualités, il est triste de voir qu'il ne se sente pas plus "youplaboum". Il pensait commencer à maîtriser son environnement, son monde, ses aspirations, et puis, pouf, ce qu'il prenait pour acquis ne l'est finalement pas. Il s'est investi, croyait beaucoup et puis, pouf, il ne croit plus. La dure vie que celle d'apprenti-adulte dans notre monde...

Que faire quand on est prof en face de ces deux-là ? Que dire ? Est-ce ma place que de leur parler, de les rassurer ? N'est-ce pas outrepasser mes prérogatives ? Ils me touchent, ces deux loulous, par leur gentillesse, leur honnêteté, leur "entièreté", leurs inquiétudes. Et je note qu'ils n'ont plus de grands rêves comme je pouvais avoir à leur âge : "pfff, j'ai raté le DS, je suis nul(le)", "pfff, de toute façon je revois mes ambitions à la baisse", " pffff, de toute façon, pfff, pfff".

Que faire devant ce moral à la baisse chez des jeunes pourtant prometteurs ? Comment leur parler du monde du travail actuel, que je subis ? Est-ce que je dois leur dire "ouhla, eh oh, on ne s'écoute pas tant et on fonce, hein, mon p'tit gars !", "oh eh oh, sors les crocs, les griffes, le monde est rude et il faut te battre et passer pour un gros dur" ? Non, franchement, je ne me vois pas leur dire ça. Je n'ai pour l'instant qu'un très petit échantillon de gamins sous le nez pour traiter de la question, mais de là à dire que la génération Z est déjà en souffrance et va notablement changer le monde du travail dans les vingt prochaines années, il n'y a qu'un pas... que je franchirai peut-être d'ici un an ou deux, avec l'expérience ;)

Alors, mon Ami, on fait quoi ? On garde ce monde de requins où les sensibles n'ont pas leur place ? On considère que ce sont des mauviettes avec leur sensiblerie à deux sesterces ? Ou alors on se dit que la sensibilité deviendra un atout ? D'où le titre de l'article : sensibilité ou sensiblerie ? Quand être empathique et réceptif deviendra-t-il un avantage ?

Je vous laisse réfléchir avec un Grobisou ! 


mardi 12 avril 2016

#9 - C'est quoi ton demi-travail du moment, dis donc ?

Hey mon Ami,

Ca fait bientôt deux mois que j'ai rejoint un groupe d'enseignement particulier à domicile, une de ces grosses boîtes avec plein de petits bureaux locaux, et je ne vous en ai que vaguement parlé. Puisqu'on me demande ce que je fais, le temps que ça prend, les tâches exactes et... le salaire, laissez-moi aujourd'hui vous en parler un peu (sachant que j'ai les idées d'articles qui se bousculent dans ma petite tête et le temps me manque pour tout écrire :) ). Interview de DocLison par DocLison herself ;)

"Salut Moi, ça va ?" "Ben oui et Moi, ça va ?"

Comment as-tu rejoint X ? C'est difficile d'y arriver ? Parce que, bon, franchement, t'es pas non plus... 

...

Après des semaines de pas-de-réponse suite aux offres, je m'ennuyais ferme sans propositions intéressantes. Une amie d'une amie m'a demandé un coup de main pour sa fille qui connaissait quelques difficultés en mathématiques. Car il faut savoir que j'ai largement financé mes études par des cours particuliers, avant d'être monitrice lors de ma thèse. Bref, l'enseignement, je connais bien.


Et puis, voyant que je prenais plaisir à expliquer à la demoiselle ce qu'était une fonction ou encore un vecteur, et que je rallumais mon cerveau en veille, je me suis dit : "mais pourquoi je ne travaillerais pas pour un groupe d'enseignement particulier ?" Une rapide recherche sur Google m'a donné un bureau toulousain, auquel j'ai postulé directement en ligne : informations standard, diplômes, horaires disponibles, matières abordables... C'était un mardi : deux jours après, la chargée de recrutement du bureau toulousain m'appelait pour un entretien le lundi d'après. Fastoche ^^

Et le jour J, j'ai passé deux heures à compléter des tests validant mes connaissances, à avoir des discussions et des mises en situation validant mes compétences, à écouter le descriptif du groupe. Et pouf, je repartais avec déjà quatre élèves dans mon cartable (au sens figuré, hein, quand même, il est petit mon cartable).

Comment as-tu appris à enseigner ? As-tu été formée ? Parce que, bon, franchement, quand on voit comment tu écris tes articles...

Oh, eh, oh, ça va oui ! 

Mes compétences d'enseignante, je les ai acquises au fur et à mesure, d'abord sur le tas avec mes premiers élèves particuliers lorsque j'étais en licence, puis avec mes étudiants à la fac lorsque j'étais monitrice, sachant que j'ai eu des formations à ce moment-là (parler à des étudiants, la pédagogie, la didactique, toussa toussa). J'ai fait également pas mal d'interventions en vulgarisation scientifique. Et puis, il faut aussi avouer que j'ai toujours aimé transmettre mes connaissances, expliquer, essayer de convaincre de l'intérêt de telle ou telle matière, de la nécessité de s'ouvrir l'esprit :)

Merci Turk et De Groot pour votre formidable Disciplus Simplex !

C'est donc finalement assez naturel chez moi. Et non, je ne me la pète pas ^^

Quelles sont tes journées en tant que prof ? Tu travailles beaucoup ? Et comment ?

Alors j'avoue franchement que pour l'instant, j'ai un rythme DE-TEN-DU : je donne des cours tous les jours, entre 1,5 et 5 heures par jour. 


Au début, il m'a fallu travailler beaucoup à côté, afin de me remettre en tête tous les programmes des cours que je donnais (SVT, Physique-Chimie, Mathématiques notamment), selon les niveaux que je pouvais rencontrer (6è à 1ère S, oui ça pique).

Une fois les premiers cours passés avec mes 4 élèves, j'ai découvert qu'il me fallait mettre au point une organisation bien carrée : une fiche par élève, des appels aux parents les soirs après 19 heures (d'après le règlement de X), des programmes demandés en avance pour être prête le jour J... Sinon j'étais perdue et pas du tout crédible ! (J'ai le souvenir d'un cuisant échec sur les produits scalaires en 1ère S...)

"Et meeeeeeeerdeuuuuuh, c'est quoi au fait ces fichus produits scalaires ???" (sigh)

Bref, des fifiches dans tous les sens, des petits bouquins achetés pour avoir des exercices tout faits, des programmes lus et relus, adaptés, corrigés... et plutôt appréciés ! C'est fou comme ça a changé depuis mon vieux temps ! (c'est pas comme si le programme que j'explique date de 2008... ça nous rajeunit pas, ma bonne dame !) Les sciences sont expliquées avec beaucoup plus d'applications, elles sont tournées vers l'ouverture d'esprit, la connaissance de l'environnement, les notions de risques, de danger... Les "Anciens"diront que les gamins deviennent fainéants et apprennent peu de notions et peu de formules : moi je dirais qu'ils apprennent différemment, moins "tête dans le guidon" qu'avant. Après tout, pas sûre que savoir le sens du champ magnétique dans une bobine soit réellement vital...

Donc, pour être plus précise, une journée type, c'est : un lever vers 8-9h (ça c'est classe), mon petit sport, une mise à jour de mes fiches avec les cours faits la veille, une déclaration en ligne de mes heures (pour être payée), un chapitre préparé (histoire d'avoir un cours sur papier). Un déjeuner léger pris avec mon chéri le midi et zouh, en cours. Les jours où il y a peu de cours, je peux faire mes démarches, avoir des entretiens (APEC, Maison de l'emploi, potentiels emplois...), appeler les services administratifs... ou ma maman, regarder un film, lire un bouquin et surtout, surtout, réfléchir aux voies à explorer, aux concessions à faire, aux projets réalisables ou non. Bref, lentement mais sûrement, j'avance :)

Et... concrètement, tu gagnes bien ta vie ?

C'est là où ça coince encore un peu. Enseignante débutante chez X, je suis payée au SMIC horaire + 10% indemnités (CP, précarité)... des heures faites chez les clients. Autrement dit, le temps passé à préparer, téléphoner, répéter, corriger, envoyer des e-mails, des SMS aux élèves en détresse, n'est pas pris en compte. Donc ça ne fait pas beaucoup. Avec les indemnités transport associées, et à coup de 10-15 heures par semaine maximum, on n'atteint pas le montant de mes indemnités chômage... Ce qu'il y a de bien dans le système français, c'est que Pôle-Emploi (enfin moi, c'est la fac) compense : je touche toujours autant au final. La difficulté étant ce constat simple : que je bosse ou pas, je touche la même chose. Y a plus motivant dans la vie ^^

Mais je ne désespère pas : j'attends de voir si je peux être augmentée à un moment ou à un autre, si je peux avoir davantage d'élèves, si...

Bref à suivre !

Bon, donc, au final, bien ou bien ?

Ah oui oui, bien bien bien, même ! Je ne m'ennuie plus, je me sens utile, j'ai la sensation d'avancer en même temps que les notes de mes élèves montent ! J'ai d'excellents retours, des conseillers pédagogiques au taquet avec moi. Je m'éclate :)

Ah bah cool alors... Bon beh, moi je vais me coucher...

Ah oui, tiens, moi aussi !

Allez, Grobisou !



lundi 28 mars 2016

#8 - Comment je ne tiens pas ma promesse, dis donc !

Hey mon Ami,

Shame on me : je devais écrire un nouvel article dimanche 20, dernier délai, et au final, me voici ici aujourd'hui 28 mars.... Moooooooooooooooooooon, pas bieeeeeeeen !

Oui, voilà, c'est moi, là...
(Paraîtrait qu'à la base, ce bonnet devait transmettre la sagesse de l'âne à l'enfant-relou... Moué)

A vrai dire, j'ai été un peu occupée et puis pas mal chamboulée. Occupée par mon job à temps partiel de professeur particulier à domicile chez un grand nom de l'enseignement privé. Pas mal chamboulée par les récents événements bruxellois, pakistanais,... mondiaux, quoi. Depuis Paris, depuis même NYC en 2001, ou le métro parisien en... euh... 1996 (?), ces attentats deviennent presque "normaux", tant j'en ai vu défiler aux informations depuis ma tendre enfance. Malgré tout, leur horreur me surprendra toujours. Et surtout la simple mais difficile constatation qu'on ne peut rien y faire sans créer nous-mêmes un autre bain de sang...

Parce que, malgré tout, ça m'a fait rire...

Ceci est un débat que je laisse à nos "hautes" instances, sachant que si elles agissent à coups de missiles divers et variés, les pacifistes seront outrés, les associations d'entraide mondiale seront débordées, des civils innocents seront massacrés, des populations seront déplacées, d'autres scandales politico-militaro-financiers sortiront de l'ombre d'ici 10 ans... Et sachant également que si elles préfèrent la diplomatie et la "paix", des accords louches seront conclus, bradant discrètement nos valeurs, assurant de juteux contrats, créant de prochains scandales politico-militaro-financiers (tiens, là aussi ?), tout en perdant en parallèle la face devant des millions d'électeurs, criant vengeance, justice et protection.

Pessimiste, moi ? I don't think so, simplement purement réaliste et consciente de la nature de l'Homme. "L'Homme est un loup pour l'Homme" disait Plaute, qui disait d'ailleurs également qu'"il faut prendre les hommes comme ils sont". Je les prends comme ils sont, donc, comme Barjavel les narre et les aime : duaux, ambigüs. Impitoyables, égoïstes, égocentriques, guerriers, vindicatifs, assoiffés de pouvoir et d'argent, ambitieux à en vendre leur mère, incohérents à acheter une Jaguar et un jet privé tout en mangeant bio et local... Mais aussi, fraternels, doux, rebelles, intelligents, ingénieux, battants, aimants, protecteurs, généreux. Elle a cette beauté, la nature humaine, cet équilibre systématiquement mis à mal : un ying et un yang à elle seule, une espèce à détruire à tout prix, mais à conserver coûte que coûte. Je l'aime, cette espèce humaine, tout comme je la déteste...



Et paraîtrait que je ne suis pas la seule dans ce cas ! Avais-je déjà abordé avec vous la Politique ? Avec un grand P comme Passion et Parlotte, Pouvoir et Palabre, maniPulation et Paperasse (ah ? Manipulation, ça commence par un M ? Autant Pour moi...). Un bien bel exemple de notre humanité, n'est-ce pas, où des dirigeants plus ou moins fourbes font des choses plus ou moins altruistes afin de gagner une popularité plus ou moins méritée, pour être réélu plus ou moins judicieusement, sachant que plus ou moins la moitié de l'électorat sera plus ou moins pas content et manifestera plus ou moins longuement dans la rue (du coup, les lois passeront plus ou moins vite et plus ou moins bien).

A vrai dire, j'avais choisi d'aborder la loi El Khomri-Valls-Hollande (je ne comprendrai jamais pourquoi on arrête le nom d'un ministre pour une loi, sachant qu'une grande partie de l'équipe dirigeante intervient). Je voulais trouver les termes exacts des textes (150 pages initialement) et extraire les mesures principales, sans tenir compte, a priori, des avis des journalistes, des "opposants" politiques,... bref, de la manière la plus objective possible. 

Je me suis heurtée au premier problème : tant que ce texte n'était pas officiellement présenté à l'Assemblée, il n'en existait pas de version accessible en ligne. Seuls les journalistes, et peut-être les syndicalistes divers (j'imagine, vu le nombre qu'ils ont été à être mécontents) y avaient accès. On pouvait trouver des infographies et petits textes mis en ligne par le gouvernement, qui disaient en gros "voilà ce qu'on voudrait vous apporter", sans pour autant préciser les termes exacts : difficile de vérifier que, derrière les bonnes intentions, les actes étaient bien là. Et les gens lambda, les vous et moi, n'avions que les "on dit" balancés en boucle à la télévision pour se faire une opinion. Biaisée, forcément. Comment juger le plus objectivement possible un texte déjà prémâché par d'autres cerveaux ? Vous connaissez le téléphone arabe : on voit bien ce que donne notre phrase après une ou deux transmissions... Bref, je n'aimais pas ça dutoudutoudutou.



Mais, ô miracle, le texte est officiellement disponible ici depuis le 24 mars. 131 pages. Bim. Mange-toi le code du travail, miam ! Je vous avoue qu'en 4 jours, incluant le week-end pascal, je n'ai guère eu l'occasion de me pencher réellement dessus : un regard rapide en diagonale pour distinguer les chapitres, une sensation de gorge nouée et sèche à la lecture du nombre d'articles écrits dans un français courant (bien entendu), un estomac noué à l'idée de vous pondre un article rapidement. Ne m'en voulez pas, donc. Je tiendrai ma promesse, car je les tiens toujours. Mais avec un temps de décalage ;) 

En attendant, vous pouvez vous pencher dessus, pour les plus motivés. J'aimerais bien voir si on peut avoir un petit débat constructif, dans notre coin ! Ca sert à ça la case "commentaires" en bas du texte :) Car s'il est bon de remettre en cause des propositions gouvernementales, il est excellent de proposer des alternatives !

Aux Armes (légales, sans feu, ni douleur physique, hein) Citoyens !
Et Grobisou !



mardi 1 mars 2016

#7 - Comment je cherche un travail, dis donc !

Hey mon Ami,

Voilà, aujourd'hui commence mon sixième mois de non-activité, de sans emploi... bref de chômage. Ce mot fait froid dans le dos, hein ?! Et quand il arrive dans la vie, ce vilain mot en C, ça fait drôle...

Le premier mois du reste de ma vie

Le 1er octobre a été bizarre : j'ai dû quitter ma région toulousaine pour aller dire au revoir à mon Grand Tonton, qui déménageait vers les étoiles. De longues heures de train de nuit, pour finalement atteindre Nancy aux premières heures du vendredi 2 et rejoindre ma famille, réunie pour l'occasion mais triste... Quel contexte étrange, surréaliste, pour commencer un chômage indésiré. Un retour aux sources, une plongée dans les souvenirs, un bilan prématuré : qu'ai-je fait de ma vie ? Pourquoi en suis-je arrivée là ? La vie est finalement courte. Qu'ai-je fait pour ma famille, elle qui a fait tant ?  J'ai été si absente, était-ce nécessaire  ? Que faire pour faire mieux ?

En un mot : DUUUUUUUUUUUUR ! 

Alors j'ai d'abord décidé de... procrastiner : après tout, après des mois de course dans tous les sens, j'avais quand même bien droit à un petit mois de vacances ! Alors j'ai dormi des heures durant, me levant sans même me rendre compte que ma petite troupe était partie travailler. J'ai fait du sport à des heures où la salle était presque vide. J'ai fait mes courses à des heures où seuls les retraités se déplacent. J'ai préparé des petits plats, vu mes copines également sans emploi ou presque. J'ai bouquiné, regardé la télé, marché dans la rue. Et puis, je suis aussi allée à Berlin un week-end avec mes coupains de toujours, manger de la curry-wurst et des schnitzel (oui, je mangeais encore de la viande ^^) en buvant de la Pilsner ! 

Sont si beaux mes coupains d'amour ! (Crédit photo : DocNyny ;
les coupains, si vous ne voulez pas votre tête ici, je supprime ;) )

Et fin octobre, j'ai filé en Lorraine une petite semaine pour me ressourcer, avant d'enchaîner...

... le deuxième premier mois du reste de ma vie

Il a commencé à Paris, chez des coupains : c'est lors de cette fameuse semaine que j'ai passé mon casting pour rejoindre Najoui quelques semaines plus tard.

Et puis, il a fallu rentrer. Et puis, j'ai eu des soucis avec mon allocation chômage. J'ai fait une thèse à la fac, un système qui fonctionne en "auto-assurance" : après 3 ans de travail, j'ai eu droit à 2 ans d'indemnisation versée par la fac, que j'ai très peu touchée initialement, puisque j'ai enchaîné sur mon post-doc. Ce post-doc était payé par le CNRS, qui lui n'est pas en auto-assurance : après mon contrat, mon allocation aurait dû être versée par Pôle-Emploi. MAIS : je n'ai cotisé que 20 mois au CNRS, et non 24, et n'ai pas a priori accès à ces droits, puisque ceux ouverts à la fac n'étaient pas finis... (Vous suivez ?) Donc retour à l'indemnisation beaucoup plus faible de la fac, et surtout, retour au calendrier de trésorerie de la fac... qui verse donc mon allocation avec... plus de 2 mois de décalage...

En résumé, pendant 3 mois, je n'ai eu aucun versement ! Et les mois d'après, je suis censée toucher une indemnisation de 300€ inférieure à celle que j'aurais eue au CNRS : j'ai fait appel ("droit d'option"), mais la différence entre mes deux indemnisations étaient inférieure à 30%. Vous n'y comprenez rien et trouvez ça stupide ? Voilà...

Alors novembre a été le mois de déprime : "j'ai pas d'sous", "je sers à rien", "je suis nulle", "j'arriverai à rien", "je regarde les reines du shopping mais je ne peux même pas m'offrir un T-shirt", "ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !" (Vous comprendrez pourquoi il n'y a aucune illustration pour ce mois pourri !)

Et puis finalement, assez rapidement, est arrivé...

... le troisième premier mois du reste de ma vie

Décembre, c'est toujours chouette pour moi ! C'est la Saint-Nicolas, Noël, la fête, les gâteaux, les cadeaux... On a même craqué notre budget et acheté quand même un sapin, qui était juste MA-GNI-FI-QUE. 

Vouiiii, magnifiiiiiique que je vous dis !

J'ai aussi enregistré mon émission de télé chez Najoui, et j'ai gagné une caméra sport ! J'ai participé à des jeux sur Facebook et j'ai gagné une montre. La gagne et le moral revenaient !

Elle est belle, hein !

J'ai réfléchi aux stratégies à adopter pour ma recherche d'emploi, parce que, quand même, après deux mois, il était largement temps de s'y mettre ! J'ai activé les fameux réseaux sociaux professionnels et commencé à faire un tour des annonces disponibles sur le net. J'ai mangé avec mes ex-ex-collègues, et certaines ex, j'ai usé les chaises des salons de thé toulousains avec mes copines, avant de filer dans ma belle-famille en banlieue parisienne pour la fin de l'année 2015...

Le quatrième premier mois du reste de ma vie : le vrai !

Résolution 2016 : je vais me trouver un job trop bien, hyper adapté à ma morph.... ah non, pardon, je regarde trop les reines du shopping ! Donc un job hyper trop bien pour moi, peu importe le temps que ça prendra, les formations nécessaires, les trajets à faire.... Je vais tout donner et montrer ce que je vaux, nom d'une pipe !

Alors, ça fait quoi un docteur en chimie quand ça ne fait pas de recherche publique ? Plusieurs grands axes s'offrent à nous, Docs en Stock :

          La R&D

Ce n'est pas parce que la recherche universitaire embauche peu que la recherche privée n'embauche pas. Enfin, pas loin quand même. Normalement, il y a des gros groupes comme Sanofi, Pierre Fabre, L'Oréal... qui embauchent dans mon domaine. Malheureusement, tout le monde n'est pas sans savoir qu'ils ne sont pas au mieux de leur forme. Les rares embauches qu'ils proposent n'ont même pas le temps d'atteindre internet : tout se fait par recommandation en interne. Dommage pour moi qui ne connais qu'une seule personne dans ce milieu, qui m'a déjà dit qu'elle ne pouvait rien faire pour moi cette année...

          Le conseil

De gros groupes vont sous-traiter une partie de leur R&D ou voudront déléguer l'hygiène et sécurité, la mise aux normes qualités... Il existe alors des boîtes de conseil. J'en connais peu, mais je connais des gens dedans, qui peuvent me "co-opter" (je découvre un vocabulaire que j'ignorais jusqu'ici : pas facile de commencer sa carrière au pays des Bisounours et de découvrir le vrai monde après...)

Les CV ont été dûment envoyés, les candidatures spontanées en ligne également, via les CVthèques et autres voies. Mais ici aussi, tout marche par la recommandation et... je ne connais pas de gens assez haut placés pour ce faire. En bref, j'ai fait ma thèse nickel d'un point de vue scientifique, mais complètement ratée d'un point de vue stratégique.

          La reconversion vers l'ingénierie informatique

Le Docteur fait un peu flipper les RH en général : beaucoup de connaissances, beaucoup de compétences limitées à un domaine très précis. Pour peu que ce soit un Docteur de la génération Y, c'est le pompon et le recruteur fuiiiiiiiiiit (enfin, il jette le CV à la poubelle surtout).

Mais il semblerait qu'un domaine de l'industrie française se réveille et comprenne qu'un docteur a un grand potentiel : il sait chercher. Il ne sait pas quelque chose ? Il cherche, et trouve. Il ne sait pas faire quelque chose ? Il cherche une personne ayant cette compétence et se forme. Il a besoin d'une formation ? Il remuera ciel et terre pour trouver le financement qui va avec. Attention, je ne dis pas qu'un ingénieur n'a pas ces compétences-là. Enfin, bon, soyons honnêtes, on est quand vachement plus mieux, nous les Docs !!! On est juste des incompris, c'est tout ! Hihihi !

Alors ce domaine qui résiste à la pression des autres-qui-pensent-qu'un-docteur-c'est-trop-la-loose, c'est l'ingénierie informatique. Et surtout les fameuses SSII (qu'il ne faut plus trop appeler comme ça, apparemment, mais bon). Ces boîtes créent notamment des systèmes de gestion "clé-en-main" : du coup, il faut des développeurs, des testeurs, des intégrateurs... Et comme ils ont un turn-over conséquent et une demande croissante de la part de leurs clients, ils cherchent sans cesse de nouvelles têtes. Et ils ont l'air d'aimer les docteurs : d'autres qui me liront en parleront mieux que moi, n'hésitez d'ailleurs pas à réagir en commentaire ou sur la page Facebook DocLison. 

Alors ils organisent carrément des formations (par eux-mêmes ou par des boîtes) et sont prêts à prendre des docteurs de tout poil.

Bien entendu, j'ai également postulé dans ces boîtes, histoire de devenir développeuse. J'ai répondu à 5 annonces, envoyé des candidatures spontanées, passé mon CV à une responsable RH, passé mon CV à une collègue de ma conseillère Pôle-Emploi (ah oui, je ne vous ai pas raconté : je ne suis pas au Pôle-Emploi cadre, ahahahahahahahahahahaha), qui devait le passer directement à une responsable RH...

Voilà voilà.... Comment ça, quelle en est la conclusion ? Beh, je suis développeuse ? Non ? Beh voilà ^^

          La vulgarisation scientifique

Alors ça, moi ça me botte : la vulgarisation scientifique, c'est rendre accessible à tous des connaissances scientifiques. C'est simplifier, sans trahir, un contenu et le tourner de manière ludique, originale. C'est ouvrir l'esprit et les yeux des gamins, c'est surprendre les adultes. C'est voir des pupilles se dilater à la lumière d'une nouvelle connaissance, c'est voir une bouche s'arrondir pour un "oh" silencieux, c'est voir un hochement de tête chez quelqu'un qui a enfin compris. Bref, c'est mon rêve !

Mais, vous pensez bien, ce n'est pas si facile. Sous ce terme générique, se cachent des journaux type "Science & Vie", des associations type "Les Petits Débrouillards", des expositions éphémères type "Cité de la Science". Donc, ça embauche peu et ça cherche surtout des bénévoles !

Allez sur le site, ils sont peut-être près de chez vous !


Mais je ne désespère pas : Toulouse vient de s'équiper d'un "Quai des Savoirs", sorte de petite Cité des Sciences. CV en cours d'acheminement par différentes voies ;)

          L'enseignement

Mon pote de toujours, l'enseignement. Il m'a permis de payer une grande partie de mes études (en plus de mon job de caissière très enrichissant). J'ai été bénévole dans une classe de 3è en allemand, j'ai donné des cours au black à une jeune demoiselle pendant deux ans, en seconde et 1èreS, à un jeune en 4è pendant un an. J'ai été monitrice pendant mes trois ans de thèse...

Bref, j'aime la transmission de connaissances ! Alors là, comme je m'ennuyais, et que, par un beau hasard, on m'a proposé d'aider une gamine en seconde, j'ai recommencé ! Et j'ai même fini par rejoindre un grand groupe de cours particuliers. Bon, leur système les avantage surtout eux : SMIC horaire pour moi + indemnités CP + indemnités précarité + indemnités transports. En gros, si je ne fais pas plus de 20h de cours par semaine, je touche moins que ce que le chômage me donne... Mais comme je préfère remettre en route mon cerveau et servir à quelque chose, plutôt que de rester inactive, je me suis lancée. J'ai pour l'instant 4 élèves prévus, je ne les connais pas tous encore (la rentrée scolaire, c'est lundi prochain chez nous), mais je bosse déjà beaucoup, ne serait-ce que pour revoir et maîtriser les programmes scolaires de ces petits jeunes.

Donc voici la dernière piste exploitée actuellement. Il faut savoir que ce grand groupe de cours particuliers peut embaucher des gens à l'année : je teste quelques mois et je vois ce qu'ils me disent. Sinon, je suis inscrite pour le CAPES de cette année, mais je ne l'ai pas préparé : alors si ça me plaît toujours autant, je peux envisager de le passer l'année prochaine. Ou de bosser directement auprès du rectorat.

En conclusion après ces quatrième et cinquième premiers mois du reste de ma vie :

J'ai postulé sur toutes ces pistes ces deux derniers mois. J'ai surfé sur plusieurs sites d'offres d'emplois, j'ai contacté des Maisons de l'Emploi, des gens de partout. Et seule la boîte de cours particuliers m'a répondu, sous deux jours ! Alors, ça peut faire plein de choses un Doc en Stock, encore faut-il le retenir et lui laisser la chance de le faire. Ou c'est p't-êt' moi qui suis très mauvaise en CV et lettre de motivation, mais quand même... Attention, jingle : "laissez-moi travailler, laissez-moi travailler !"

D'ailleurs, il faut que je vous laisse : je dois jeter un œil sur le programme de SVT et de physique-chimie de 3è :)

Allez, Grobisou !



mardi 23 février 2016

#6 - Le jour où j'ai joué avec Najoui, dis donc !

Hey mon Ami,

Aujourd'hui, il faisait un temps pourri, alors plutôt que de déprimer davantage en lisant un sixième billet sur la dure vie de Doc en Stock en 2016, rions un peu et parlons de...

...MON PASSAGE A LA TELE !!! ...

Oui, oui, votre blogueuse de choc est allée sur un plateau, tâter de l'émission télé et voir comment c'est de l'autre côté de l'écran... Attention, genèse de l’événement !

Comment je me suis retrouvée à un casting... puis deux...

"Avant", c'est-à-dire quand j'étais en post-doc et que j'avais un vrai travail prenant et reconnu socialement, je partais à 8h max de la maison et y rentrait souvent entre 19h et 20h30. Ben vi. Et THE ONE commençait à s'ennuyer ferme en m'attendant. Un jour, pour m'embêter, il a pris mes coordonnées, des photos de moi en pied et en portrait, et paf... il m'a inscrite à plein de jeux télé (Questions pour un Champion, Money Drop, Tout le monde veut prendre sa place, N'oubliez pas les paroles, Le Maillon Faible...). J'ai donc reçu pléthore de courriers électroniques, me disant joyeusement que j'étais convoquée à des castings et que, youpi youpi, je participerais peut-être bientôt à des émissions... Ô joie. Merci Chéri.

Vu que la plupart des castings avaient lieu sur Paris et que je vis en banlieue toulousaine (banlieue chic, hein, 'tention), j'ai dû malheureusement dire non à beaucoup d'entre eux. Et puis un jour, N'oubliez pas les Paroles m'informe d'un casting à Toulouse un mardi après-midi. Allez, tiens, vais tenter. Me voilà donc à décaler ma pause déjeuner pour y assister. Première étape : des textes de chanson à trous sont à compléter. Je passe ! Deuxième étape : tu chantes un truc qui swingue devant tout le monde pour montrer que ton ramage se rapporte à ton plumage (ou pas, d'ailleurs, mais on sait qu'il ne fait pas bon être moche de nos jours). Je chante du Simon & Garfunkel (car l'anglais est autorisé) en me disant que je vais faire un flop, mais non, et je passe ! Troisième étape : tu chantes 5 chansons sans les paroles devant une caméra en tâchant de faire le show. Vu que je n'ai jamais été recontactée pour un enregistrement d'émission, je suppose que je n'ai pas été géniallissime ^^

Dommage pour toi, Nagui, tu ne sauras jamais que j'ai un timbre de voix inégalable !
Mais quelques mois plus tard, une fois que j'étais au chômage sans réellement de position sociale reconnue, et passant quelques jours sur Paris, je me suis dit : "tiens, si je tentais un casting ?". Bon, pas le coup des paroles, parce qu'il faut 6 mois entre deux tentatives (oui, tu apprends plein de règles quand tu rentres dans ce monde étrange). Mais je tombe sur France 2 sur une offre de Tout le Monde veut prendre sa Place, un truc de culture gé de Nagui (encore), qui passe à la pause de midi. Casting quelques jours après, un test de connaissances sur des questions multiples, un blabla détendu devant une équipe de casteurs... et paf, me v'là ti pas sélectionnée pour enregistrer une émission !!!! 

Comment j'ai préparé l'émission...

Branle-bas de combat ! Il faut rapidement trouver un moyen de revenir sur Paris quelques semaines après, avec un budget très limité car... la production de Nagui (sa boîte Effervescence) ne prend pas en charge tes transports, ni ton éventuel hôtel. Question hôtel, j'ai pu compter sur ma Coupine d'Amour <3 Et Papa-Maman ! Car, tout fiers, ils ont voulu venir dans le public et m'encourager, mais ça, j'en parlerai après.

Ensuite, tu lis les petites lignes de ta convocation et là, le drame : vêtements noirs, blancs et rouges interdits. Suis pas gothique, mais j'ai la fâcheuse manie de ne porter que du noir ! Alors zouh, dans les boutiques pour trouver, en plein hiver, des hauts de couleur vive... tout ça sans argent, car les allocations chômage, c'est pas hyper étudié pour les virées shopping ! Heureusement, j'ai une banquière formidable (nan c'est pas une pub pour dire que "ma banquière, c'est moi" : elle est vraiment chouette, ma banquière - pardon, ma conseillère clientèle) et des goûts de pas-luxe.

Oui, oh, eh, ça va, Cristina, hein !
Et puis, il faut p't-ê't' muscler le cerveau, non ? J'ai donc deux tomes de "la culture générale pour les nuls" qui trônent à mon chevet ; THE ONE me pose des questions du Trivial Pursuit tous les soirs ou presque (limite, on va acheter des Apéricubes pour lire les questions dedans) ; je télécharge le jeu TLMVPSP (oui c'est comme ça qu'on nomme ce jeu dans le milieu... les nazes appellent ça par son nom entier, c'est tellement has been, trop la loose !) et j'y joue tous les jours. Bref, un entraînement de ouf !

Comment j'ai survécu au jour J...

Vous vous rappelez de ma thèse ? Beh on aurait presque dit que j'en passais une autre !

Arrivée sur Paris la veille au soir, un court dodo après de longues discussions avec ma Coupine d'Amour, réveillée de bonne heure parce que... le stress arrive. Hallucinant, hein ? Faut dire que 1) on a toujours un peu la frousse de faire des choses qu'on n'a jamais faites et 2) les attentats parisiens étaient très récents... Donc, bon, hein !

Mes parents arrivent directement de Nancy au matin (eux aussi après un court dodo et une longue route), me font essayer des tas de vêtements que Maman m'a trouvés... sauf que ces jolis vêtements... vont vachement bien à Maman mais pas à moi ^^ Argh, stress, "ai-je mes 5 tenues ?" Car oui, vous avez bien lu, il faut se pointer avec 5 TENUES DE COULEUR VIVE !!!! Je peux vous dire que depuis, c'est la guerre des jurons dans mon placard !

Déjeuner rapide sur estomac noué, métro jusqu'aux studios d'enregistrement où mon Amie de Toujours nous rejoint (ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii <3 <3 <3) et paf, c'est parti !

Habillage rapide (ça valait le coup toutes ces heures de shopping), briefing (quoi dire, où regarder, quoi faire...), coiffage, maquillage (comme une staaaaaaaaaaaar), filage du début de l'émission pour savoir comment-qu'on-rentre-et-où-qu'on-se-met et TOP ! C'est parti !

Tadam ! Une DocLison dans la téléééééé !
C'est seulement à ce moment-là que j'ai rencontré le fameux Nagui. Qui a longuement voulu savoir pourquoi je m'appelais Alison et qui m'a demandé de l'appeler Najoui. Qui a longuement voulu parler de ma thèse-dont-je-ne-voulais-initialement-pas-parler (pas stratégique). Et voilà, 5 minutes de blabla devant mes parents et mon Amie de Toujours tout sourire. Premier tour passé grâce à deux questions "cash" justes. Deuxième tour raté à cause d'un excès de zèle, d'un cerveau bloqué sur le "Cinquième Elément" quand il fallait répondre "Le Grand Bleu" et d'un champion qui n'avait pas trop trop envie de moi dans ses pattes ;) Alors pas de finale, pas de sousous, mais de vrais souvenirs. Et mes parents méga contents, une journée de folie tous ensemble, une brasserie, un restaurant, une balade parisienne familiale... Alors oui, j'étais au chômage et pas socialement reconnue, mais ce jour-là, j'ai vécu un truc de ouf !

Comment je vais continuer ces trucs bizarres...

Comme j'ai perdu et n'ai même pas pu être "challenger" face au champion, j'ai le droit de rejouer un an après mon enregistrement. Et puis, il est possible de participer à d'autres castings et d'autres émissions.

Mon nom et mon adresse e-mail étant toujours dans les tuyaux de toutes ces émissions, j'ai été recontactée pour un casting sur Toulouse. Et hop, j'ai réussi ! Prochain enregistrement prévu sur Paris le 8 mars, pour une émission de France 3. Alors RDV bientôt pour d'autres images rigolotes ^^

Allez, Grobisou !