Hey mon Ami,
Voilà, aujourd'hui commence mon sixième mois de non-activité, de sans emploi... bref de chômage. Ce mot fait froid dans le dos, hein ?! Et quand il arrive dans la vie, ce vilain mot en C, ça fait drôle...
Le premier mois du reste de ma vie
Le 1er octobre a été bizarre : j'ai dû quitter ma région toulousaine pour aller dire au revoir à mon Grand Tonton, qui déménageait vers les étoiles. De longues heures de train de nuit, pour finalement atteindre Nancy aux premières heures du vendredi 2 et rejoindre ma famille, réunie pour l'occasion mais triste... Quel contexte étrange, surréaliste, pour commencer un chômage indésiré. Un retour aux sources, une plongée dans les souvenirs, un bilan prématuré : qu'ai-je fait de ma vie ? Pourquoi en suis-je arrivée là ? La vie est finalement courte. Qu'ai-je fait pour ma famille, elle qui a fait tant ? J'ai été si absente, était-ce nécessaire ? Que faire pour faire mieux ?
En un mot : DUUUUUUUUUUUUR !
Alors j'ai d'abord décidé de... procrastiner : après tout, après des mois de course dans tous les sens, j'avais quand même bien droit à un petit mois de vacances ! Alors j'ai dormi des heures durant, me levant sans même me rendre compte que ma petite troupe était partie travailler. J'ai fait du sport à des heures où la salle était presque vide. J'ai fait mes courses à des heures où seuls les retraités se déplacent. J'ai préparé des petits plats, vu mes copines également sans emploi ou presque. J'ai bouquiné, regardé la télé, marché dans la rue. Et puis, je suis aussi allée à Berlin un week-end avec mes coupains de toujours, manger de la curry-wurst et des schnitzel (oui, je mangeais encore de la viande ^^) en buvant de la Pilsner !
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Sont si beaux mes coupains d'amour ! (Crédit photo : DocNyny ;
les coupains, si vous ne voulez pas votre tête ici, je supprime ;) ) |
Et fin octobre, j'ai filé en Lorraine une petite semaine pour me ressourcer, avant d'enchaîner...
... le deuxième premier mois du reste de ma vie
Il a commencé à Paris, chez des coupains : c'est lors de cette fameuse semaine que j'ai passé mon casting pour rejoindre Najoui quelques semaines plus tard.
Et puis, il a fallu rentrer. Et puis, j'ai eu des soucis avec mon allocation chômage. J'ai fait une thèse à la fac, un système qui fonctionne en "auto-assurance" : après 3 ans de travail, j'ai eu droit à 2 ans d'indemnisation versée par la fac, que j'ai très peu touchée initialement, puisque j'ai enchaîné sur mon post-doc. Ce post-doc était payé par le CNRS, qui lui n'est pas en auto-assurance : après mon contrat, mon allocation aurait dû être versée par Pôle-Emploi. MAIS : je n'ai cotisé que 20 mois au CNRS, et non 24, et n'ai pas a priori accès à ces droits, puisque ceux ouverts à la fac n'étaient pas finis... (Vous suivez ?) Donc retour à l'indemnisation beaucoup plus faible de la fac, et surtout, retour au calendrier de trésorerie de la fac... qui verse donc mon allocation avec... plus de 2 mois de décalage...
En résumé, pendant 3 mois, je n'ai eu aucun versement ! Et les mois d'après, je suis censée toucher une indemnisation de 300€ inférieure à celle que j'aurais eue au CNRS : j'ai fait appel ("droit d'option"), mais la différence entre mes deux indemnisations étaient inférieure à 30%. Vous n'y comprenez rien et trouvez ça stupide ? Voilà...
Alors novembre a été le mois de déprime : "j'ai pas d'sous", "je sers à rien", "je suis nulle", "j'arriverai à rien", "je regarde les reines du shopping mais je ne peux même pas m'offrir un T-shirt", "ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !" (Vous comprendrez pourquoi il n'y a aucune illustration pour ce mois pourri !)
Et puis finalement, assez rapidement, est arrivé...
... le troisième premier mois du reste de ma vie
Décembre, c'est toujours chouette pour moi ! C'est la Saint-Nicolas, Noël, la fête, les gâteaux, les cadeaux... On a même craqué notre budget et acheté quand même un sapin, qui était juste MA-GNI-FI-QUE.
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Vouiiii, magnifiiiiiique que je vous dis ! |
J'ai aussi enregistré mon émission de télé chez Najoui, et j'ai gagné une caméra sport ! J'ai participé à des jeux sur Facebook et j'ai gagné une montre. La gagne et le moral revenaient !
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Elle est belle, hein ! |
J'ai réfléchi aux stratégies à adopter pour ma recherche d'emploi, parce que, quand même, après deux mois, il était largement temps de s'y mettre ! J'ai activé les fameux réseaux sociaux professionnels et commencé à faire un tour des annonces disponibles sur le net. J'ai mangé avec mes ex-ex-collègues, et certaines ex, j'ai usé les chaises des salons de thé toulousains avec mes copines, avant de filer dans ma belle-famille en banlieue parisienne pour la fin de l'année 2015...
Le quatrième premier mois du reste de ma vie : le vrai !
Résolution 2016 : je vais me trouver un job trop bien, hyper adapté à ma morph.... ah non, pardon, je regarde trop les reines du shopping ! Donc un job hyper trop bien pour moi, peu importe le temps que ça prendra, les formations nécessaires, les trajets à faire.... Je vais tout donner et montrer ce que je vaux, nom d'une pipe !
Alors, ça fait quoi un docteur en chimie quand ça ne fait pas de recherche publique ? Plusieurs grands axes s'offrent à nous, Docs en Stock :
La R&D
Ce n'est pas parce que la recherche universitaire embauche peu que la recherche privée n'embauche pas. Enfin, pas loin quand même. Normalement, il y a des gros groupes comme Sanofi, Pierre Fabre, L'Oréal... qui embauchent dans mon domaine. Malheureusement, tout le monde n'est pas sans savoir qu'ils ne sont pas au mieux de leur forme. Les rares embauches qu'ils proposent n'ont même pas le temps d'atteindre internet : tout se fait par recommandation en interne. Dommage pour moi qui ne connais qu'une seule personne dans ce milieu, qui m'a déjà dit qu'elle ne pouvait rien faire pour moi cette année...
Le conseil
De gros groupes vont sous-traiter une partie de leur R&D ou voudront déléguer l'hygiène et sécurité, la mise aux normes qualités... Il existe alors des boîtes de conseil. J'en connais peu, mais je connais des gens dedans, qui peuvent me "co-opter" (je découvre un vocabulaire que j'ignorais jusqu'ici : pas facile de commencer sa carrière au pays des Bisounours et de découvrir le vrai monde après...)
Les CV ont été dûment envoyés, les candidatures spontanées en ligne également, via les CVthèques et autres voies. Mais ici aussi, tout marche par la recommandation et... je ne connais pas de gens assez haut placés pour ce faire. En bref, j'ai fait ma thèse nickel d'un point de vue scientifique, mais complètement ratée d'un point de vue stratégique.
La reconversion vers l'ingénierie informatique
Le Docteur fait un peu flipper les RH en général : beaucoup de connaissances, beaucoup de compétences limitées à un domaine très précis. Pour peu que ce soit un Docteur de la génération Y, c'est le pompon et le recruteur fuiiiiiiiiiit (enfin, il jette le CV à la poubelle surtout).
Mais il semblerait qu'un domaine de l'industrie française se réveille et comprenne qu'un docteur a un grand potentiel : il sait chercher. Il ne sait pas quelque chose ? Il cherche, et trouve. Il ne sait pas faire quelque chose ? Il cherche une personne ayant cette compétence et se forme. Il a besoin d'une formation ? Il remuera ciel et terre pour trouver le financement qui va avec. Attention, je ne dis pas qu'un ingénieur n'a pas ces compétences-là. Enfin, bon, soyons honnêtes, on est quand vachement plus mieux, nous les Docs !!! On est juste des incompris, c'est tout ! Hihihi !
Alors ce domaine qui résiste à la pression des autres-qui-pensent-qu'un-docteur-c'est-trop-la-loose, c'est l'ingénierie informatique. Et surtout les fameuses SSII (qu'il ne faut plus trop appeler comme ça, apparemment, mais bon). Ces boîtes créent notamment des systèmes de gestion "clé-en-main" : du coup, il faut des développeurs, des testeurs, des intégrateurs... Et comme ils ont un turn-over conséquent et une demande croissante de la part de leurs clients, ils cherchent sans cesse de nouvelles têtes. Et ils ont l'air d'aimer les docteurs : d'autres qui me liront en parleront mieux que moi, n'hésitez d'ailleurs pas à réagir en commentaire ou sur la page Facebook DocLison.
Alors ils organisent carrément des formations (par eux-mêmes ou par des boîtes) et sont prêts à prendre des docteurs de tout poil.
Bien entendu, j'ai également postulé dans ces boîtes, histoire de devenir développeuse. J'ai répondu à 5 annonces, envoyé des candidatures spontanées, passé mon CV à une responsable RH, passé mon CV à une collègue de ma conseillère Pôle-Emploi (ah oui, je ne vous ai pas raconté : je ne suis pas au Pôle-Emploi cadre, ahahahahahahahahahahaha), qui devait le passer directement à une responsable RH...
Voilà voilà.... Comment ça, quelle en est la conclusion ? Beh, je suis développeuse ? Non ? Beh voilà ^^
La vulgarisation scientifique
Alors ça, moi ça me botte : la vulgarisation scientifique, c'est rendre accessible à tous des connaissances scientifiques. C'est simplifier, sans trahir, un contenu et le tourner de manière ludique, originale. C'est ouvrir l'esprit et les yeux des gamins, c'est surprendre les adultes. C'est voir des pupilles se dilater à la lumière d'une nouvelle connaissance, c'est voir une bouche s'arrondir pour un "oh" silencieux, c'est voir un hochement de tête chez quelqu'un qui a enfin compris. Bref, c'est mon rêve !
Mais, vous pensez bien, ce n'est pas si facile. Sous ce terme générique, se cachent des journaux type "Science & Vie", des associations type "
Les Petits Débrouillards", des expositions éphémères type "Cité de la Science". Donc, ça embauche peu et ça cherche surtout des bénévoles !
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Allez sur le site, ils sont peut-être près de chez vous ! |
Mais je ne désespère pas : Toulouse vient de s'équiper d'un "Quai des Savoirs", sorte de petite Cité des Sciences. CV en cours d'acheminement par différentes voies ;)
L'enseignement
Mon pote de toujours, l'enseignement. Il m'a permis de payer une grande partie de mes études (en plus de mon job de caissière très enrichissant). J'ai été bénévole dans une classe de 3è en allemand, j'ai donné des cours au black à une jeune demoiselle pendant deux ans, en seconde et 1èreS, à un jeune en 4è pendant un an. J'ai été monitrice pendant mes trois ans de thèse...
Bref, j'aime la transmission de connaissances ! Alors là, comme je m'ennuyais, et que, par un beau hasard, on m'a proposé d'aider une gamine en seconde, j'ai recommencé ! Et j'ai même fini par rejoindre un grand groupe de cours particuliers. Bon, leur système les avantage surtout eux : SMIC horaire pour moi + indemnités CP + indemnités précarité + indemnités transports. En gros, si je ne fais pas plus de 20h de cours par semaine, je touche moins que ce que le chômage me donne... Mais comme je préfère remettre en route mon cerveau et servir à quelque chose, plutôt que de rester inactive, je me suis lancée. J'ai pour l'instant 4 élèves prévus, je ne les connais pas tous encore (la rentrée scolaire, c'est lundi prochain chez nous), mais je bosse déjà beaucoup, ne serait-ce que pour revoir et maîtriser les programmes scolaires de ces petits jeunes.
Donc voici la dernière piste exploitée actuellement. Il faut savoir que ce grand groupe de cours particuliers peut embaucher des gens à l'année : je teste quelques mois et je vois ce qu'ils me disent. Sinon, je suis inscrite pour le CAPES de cette année, mais je ne l'ai pas préparé : alors si ça me plaît toujours autant, je peux envisager de le passer l'année prochaine. Ou de bosser directement auprès du rectorat.
En conclusion après ces quatrième et cinquième premiers mois du reste de ma vie :
J'ai postulé sur toutes ces pistes ces deux derniers mois. J'ai surfé sur plusieurs sites d'offres d'emplois, j'ai contacté des Maisons de l'Emploi, des gens de partout. Et seule la boîte de cours particuliers m'a répondu, sous deux jours ! Alors, ça peut faire plein de choses un Doc en Stock, encore faut-il le retenir et lui laisser la chance de le faire. Ou c'est p't-êt' moi qui suis très mauvaise en CV et lettre de motivation, mais quand même... Attention, jingle : "laissez-moi travailler, laissez-moi travailler !"
D'ailleurs, il faut que je vous laisse : je dois jeter un œil sur le programme de SVT et de physique-chimie de 3è :)
Allez, Grobisou !