samedi 13 février 2016

#5 - De l'art de trouver sa place dans la société, version 2, dis donc !

Hey mon Ami,

Nous revoilà au billet initial que je voulais poster la semaine dernière. Attention, attention, billet extrêmement subjectif ^^ (je préviens, hein, je n'ai pas la science infuse)
Trouver sa place dans la société... Vaste programme, hum ?

La société "est un groupe d'individus unifiés par un réseau de relations, de traditions et d'institutions" (d'après Wikipédia, hein, m'enfin ce n'est pas trop trop compliqué). Donc suivant cette définition hautement philosophique, ça commence dès le plus jeune âge, avec cette charmante invention fort utile : l'ECOLE. Cette fantastique institution où, au milieu de la table du 7, de la conjugaison du verbe coudre à la première personne du pluriel du plus-que-parfait et de la confection de l'herbier suite à la dernière classe verte, on apprend la vie, les relations toujours sympathiques avec ses collègues, les leçons du maître ou de la maîtresse... et on tente déjà tant bien que mal de trouver sa place...
Faut dire que, passé la maternelle et son monde de Bisounours où tout le monde est un copain potentiel, la primaire et le collège peuvent être bien rudes, si l'on est un tantinet "différent" : si tu es plus grand, plus petit, plus gros, plus maigrichon, plus roux, plus boutonneux, plus investi..., on t'appellera la tige, le nain, le gros, le fil de fer, la carotte, la calculatrice, le chouchou... et on essaiera de ne surtout pas être ton copain ! Imaginez ma jeunesse quand, à 9 ans, j'étais brûlée, avec appareil dentaire et acné juvénile, et première de classe... Une vraie sinécure, j'étais hypeeeeeeer populaire ^^ 

Voilà voilà voilà... Populaire que j'vous dis !
Dès le plus jeune âge, enfin, à partir de 7 ans environ, on est soumis au regard des autres, à la nécessaire normalité pour passer inaperçu ou à la constance si l'on est différent : un gros ne deviendra jamais fil de fer, un chouchou ne sera jamais populaire. Chacun reste à sa place et les hippopotames seront bien gardés. Ce qui fait que l'on traîne une réputation jusqu'au sacro-saint lycée ("oué, hein, tu verras hein, le lycée c'est trop cool, hein, tu peux être qui tu veux, hein, tout le monde s'en fout, oué" dixit la lycéenne mâchant son chewing-gum). Et puis, on va au lycée (donc, ou ailleurs) et on réfléchit (ou pas) à ce qu'on va faire de sa vie, à quel métier on va se destiner... Et là... C'est le drame !

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(Oui je sais, je l'ai déjà mis, mais je l'aime tellement cette demoiselle !)
Car ne nous leurrons pas, c'est difficile. Difficile de savoir ce que l'on veut faire, quelles ambitions on a... et quelles valeurs on a aussi, tout simplement. Et les choix que l'on faits à 18-20 ans, dans la fougue de l'âge et l'envie d'émancipation, ne sont parfois pas ceux que l'on ferait à 30 ans, parce qu'on peut beaucoup changer en une dizaine d'années (moi c'est graaaaaaaaave le cas ^^).
A 20 ans, on a tendance à obéïr aux tendances sociétales. Le modèle que l'on voit encore majoritairement actuellement est celui de nos parents, celui des Trente Glorieuses et du Plein Emploi : on travaille dur 39 heures par semaine minimum dans un boulot qui doit nous passionner (et si t'aimes pas, tant pis), on s'endette pour acheter une maison avec jardin, pour y mettre un barbecue, une balançoire pour les deux enfants, une niche pour le Golden Retriever couleur sable, on achète un monospace familial ("avec un cercle en plastique on appuie dessus ça sort ça fait porte-gobelet"), on part au ski en février si on peut, on part à la mer l'été.


Ca paraît hautement caricatural ce que j'écris, mais c'est pourtant ce que je vois autour de moi. Je précise que je ne juge pas : je crois que c'est un modèle qui rassure, parce que c'est celui qui a bercé notre enfance (qu'on l'ait vécu ou non), parce que c'est celui que nos parents voulaient/veulent pour nous, parce que c'est encore ce qu'on nous présente comme idéal. Mais c'est également un modèle de plus en plus difficilement atteignable et générateur de beaucoup de frustration.

Regardez dans mon cas : j'ai choisi les études longues et un système universitaire où le premier CDI est rarement signé avant ses 32-35 ans. Ce qui fait que l'achat une maison (ou même juste un appartement) est retardé car nos chers banquiers ne veulent pas trop prêter d'argent à des gens sans CDI, donc la "procréation" recule également, donc l'achat de monospace aussi, etc. Alors qu'en parallèle, nos copains qui ont fait un BTS ou même une école d'ingé sortent diplômés avant 25 ans, se marient avant 28 ans, achètent avant 30 ans (s'ils travaillent, of course), font tous leurs gamins avant 35 ans. Être invité(e) au baptême du p'tit de tes copains quand toi, tu n'as toujours pas soutenu ta thèse, ça peut faire drôle ^^ Oui, j'ai choisi tout ça : mais j'ai choisi quand j'avais 18 ans, pas 29...

Et même sans parler de moi : z'avez déjà essayé d'acheter une maison à Toulouse par exemple ? Un appartement avec 2 chambres à Paris ? Honnêtement, qui peut se vanter d'avoir acheté sur moins de 20 ans un bien suffisant pour accueillir 2 enfants et une chambre d'amis ? Les prix sont incroyablement hauts (400 000€... 400 000€ !!!), quand nos salaires ne sont pas bas mais pas extraordinaires non plus. Moi, je ne vois pas trop trop comment atteindre le modèle de la famille Nutella qu'on nous envoie. Et puis... et puis... et puis, en fait je crois que je n'en ai plus envie...

Que faire quand le modèle lambda de notre société  ne nous convient pas/plus, parce qu'on ne peut ou veut pas le suivre ? Comment s'intégrer dans un système traditionnel en étant différent ? Nous sommes très nombreux de nos jours à quitter, volontairement ou non, le modèle Nutella. Alors qu'est-ce qu'on fait ?


Je vais vous donner la seule connaissance que j'ai : mon expérience. Bizarrement, je ne suis pas très inquiète de ne pas être Nutella : mes parents le sont suffisamment pour moi, hihihi ! J'envisage tout différemment : j'ai peu d'argent, mais je vis bien (merci merci, l'assurance-chômage !), alors un salaire à 1500€ serait chouette (techniquement, un BAC+8 peut toucher beaucoup plus... encore faudrait-il qu'on l'embauche !). Du coup, je cherche un emploi dans plein de domaines différents, ne me limitant pas aux postes de "cadres" à "responsabilités" : pour moi, le luxe n'est plus l'argent que l'on accumule ou dépense dans tous les sens, ni l'espace dans ma maison, mais simplement le TEMPS. Dormir davantage, prendre le temps de cuisiner, de faire du cerf-volant, de lire un bon bouquin, de créer, dessiner, bricoler... Après des années d'égocentrisme nécessaire à de longues études, je m'ouvre aux autres et m'enrichis de choses qui ne s'achètent pas : des sourires, des discussions plus profondes, des yeux qui pétillent, des soirées improvisées... Je m'interroge sur les associations que je pourrais rejoindre. Bref, je deviens une hippy, à la vie simple (oué, même que je deviens végétarienne bio). Bon, bien sûr, de temps en temps, mes envies de shopping effréné reviennent, mais 1) ma gentille banquière me ferait les gros yeux et 2) en fouillant dans mon placard, j'arrive à me satisfaire en mélangeant différemment fringues et chaussures (du neuf avec du vieux, quoi).

Tout le monde ne me suit pas : on me regarde bizarrement quand je dis que je veux manger moins de viande, voire plus du tout (alors que je n'aimais déjà pas trop ça gamine, c'est pas non plus un gros changement ^^) ; certaines copines ne comprennent pas mon détachement de la mode (sans pour autant me détacher de mon look : je ne porte pas de sac en toile de jute, hein) et du style actuel (mais c'est quand même beau chez moi) ; on me plaint quand je suis à vélo ou en bus et qu'il pleut ; etc. Mais l'essentiel est que je sois bien dans ma tête, en accord avec mes valeurs. Et finalement, en ouvrant les yeux, je découvre que je ne suis pas seule à vouloir vivre de cette manière : à la société Nutella s'ajoutent différentes autres sociétés parallèles ! Vous vous rappelez de la série Sliders ? ^^

Han, j'étais amoureuse de Jerry O'Connell <3
Est-ce que ça va durer ? La condition sine qua none est de trouver un métier en accord : je ne suis pas à l'abri de replonger dans ce monde qui court et de rêver de nouveau à mon pavillon et mon Golden Retriever, de mon prochain voyage en all include, de ce qui sera "mieux après". Je ne suis pas à l'abri de revêtir de nouveau mon costume de fourmi et de m'éloigner de mon modèle de "figale" (lecture que je recommande qui parle de soi, mais aussi et surtout de l'éducation de nos enfants). Tout le défi repose ainsi sur ma recherche d'emploi... dont je parlerai dans mon prochain billet !

Allez, Grobisou !


2 commentaires:

  1. Moi aussi j'étais trop fan de Sliders. Imagine toi que moi je pense comme toi mais que j'étais en pharmacie ... J'aurais donc pu finir en officine a 25 ans, puis maison, bébé etc ... Beaucoup me prennent pour un extra terrestre ^^ super article doc

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  2. Hey mon Amie !
    Malgré les quelques 700 kilomètres et les années (que le temps passe vite...) qui nous sépare de notre petit bout de chemin commun, j'ai l'impression de lire la description de ma vie actuelle.
    Bon, à quelques détails près quand même, jamais je n'abandonnerais mon régime d'homme préhistorique, j'aime trop la viande ^^ et puis l'immobilier normand est quand même plus abordable :P
    Grobisou,
    Flo

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